Sivan L. Rubinstein est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, en 2002.

Qui voudrait assigner à Sivan L. Rubinstein une place bien sage dans le classement de l’art contemporain ne chercherait pas longtemps : « Post –Pop
 », dirait- t-il, avant de tourner les talons, satisfait de son verdict (chaque chose à sa place).
Il aurait des arguments : les tableaux de Sivan L. Rubinstein sont figuratifs, sans ambiguité, empruntant leurs motifs à la culture populaire (notamment musicale) ou à l’environnement quotidien que forment autour de nous les objets manufacturés (depuis quelque temps, elle s’intéresse à ces déchets toxiques que sont les piles électriques usagées. Celles-là mêmes que l’on emploie dans les appareils qui servent à écouter la musique précitée).
Mais le classement n’est pas tout. Si l’univers de l’artiste est bien celui de Warhol ou de Rosenquist, sa manière n’emprunte pas aux techniques qui neutralisent les images, et les mettent à distance avec froideur. Tous les objets que peint Sivan L.Rubinstein sont avant tout prétexte à un exercice sensuel de la peinture, à un traitement des matières et des surfaces
, que l’on hésite à dire virtuose, tant la virtuosité a perdu de son prestige dans l’espace des arts plastiques. Mais c’est pourtant de quelque chose comme cela qu’il s’agit, non pas d’une peinture à effets, bavarde et démonstrative, mais d’une peinture cultivée, maîtresse d’elle-même et de ses sources, respectueuse de la part artisanale qui est au cœur de l’art de peindre.
Sivan L. Rubinstein pourrait être décrite comme un Chardin, ou - puisqu’il existe une grande artiste de la nature morte à l’âge classique, profitons-en ! - une Louise Moillon qui s’appliquerait à rendre palpables, non plus la rosée sur les fruits fraichement cueillis, mais la rouille sur les objets de notre monde. Un monde qui se ruine très vite ( mais l’accélération du vieillissement des choses n’a pas aboli l’esthétique des ruines : et qui verrait la beauté d’une pile usagée, sans un tableau qui nous donne à la comprendre ?)
Didier Semin, historien de l’art (11/2011)





Depuis quelques années, son travail s’articule autour des supports de l’image et du son. A l’heure du numérique, et en tant que peintre, elle s’interroge sur l’avenir de la peinture en confrontant ces deux domaines. Elle pratique une peinture figurative à la manière d’une archéologue : elle glane des indices, des morceaux de mémoire pour composer un album de souvenirs distanciés, un tableau incertain qui renvoie autant à l’Histoire qu’aux petites histoires.
Ainsi, son projet regroupe des peintures, des dessins et des images numériques faisant référence au monde musical et à ses supports : des reproductions de pochettes de disques. Cette collection d’images peintes sur des planches de bois forme donc une sorte de rétrospective qui évoque l’évolution du support musical. Sivan L. Rubinstein rappelle ainsi que chaque appareil de diffusion de l’image et du son, mais aussi chaque support sonore correspondant, devient le symbole d’une époque. Du 45 tours de « Allez les Verts » au 33 tours des Beastie Boys à la Cassette de NTM, la reproduction de ces objets a la capacité de réveiller une sorte de mémoire collective. Ainsi chaque album renferme en lui un capital énergétique. Cette force en gestation est lisible de façon assez littérale par la représentation de simples piles alcalines.
A l’heure du téléchargement illégal de mp3, son travail est aussi une réflexion sur la relation entre original, reproductions et copies.
Dans certains de ses travaux, Sivan se positionne comme un musicien de musique électronique. En effet, elle va puiser des visuels comme un musicien échantillonne des sons, va les triturer graphiquement, comme un DJ transforme ses différents échantillons, et va les mixer pour aboutir à une peinture. L’artiste emploie un grand nombre de techniques de reproduction, manuelles ou assistées par ordinateur, pour collecter ses visuels. Les images sont ensuite retravaillées à la main et à la peinture directement appliquée sur bois.
A la toile vierge, elle préfère des matériaux de récupération. Planches abandonnées, caisses, bacs, étagères, hors d’usage ou démodés, sont à ses yeux des supports beaucoup plus riches puisqu’ils sont déjà marqués. Leurs défauts et leurs imperfections, preuves du temps qui passe, font que ces objets ont une histoire, une profondeur qui amplifie cette idée de collections référencées et rattachées à une époque bien précise. cassettes, pochettes de vinyles, C.D, ipod ou T.S.F. retrouvent un usage comme vocabulaire pictural. Supports, surfaces, figures, motifs, cadres et couleurs sont superposés, mixés, re-mixés dans un recyclage poétique sans fin


SIVAN L. RUBINSTEIN
Née en Israel
Vit et travaille à Paris




FORMATIONS ET DIPLOMES


2002
Diplômée de l’Ecole National Supérieur des beaux-arts de Paris, ENSBA, avec les félicitations du jury .



EXPOSITIONS


2015
« de RDV en RDV » Galerie du Haut Pavé, Paris 5
« Recording Time » la Villedieu, 23340 Limousin

2014
« Free Wheels » Yia art fair hors les murs avec la galerie Obrose
« Recording Time » Espace Gainville, Aulnay sous Bois
Exposition collective « Et la Tendresse Bordel » Workshop Obrose Paris 11
2013

Galerie du Haut Pavé, Paris 5
Exposition collective ‘’ Let’s Rock and Pop’’ Aulney sous Bois


2012
Galerie ArtJingle, Paris 3
2011
« Leurre » Fondation Francés à Senlis
« Carrément » galerie 4, Barbier à Nîmes
2010
Galerie ArtJingle, Paris 3
« Carrément » galerie 4, Barbier à Nîmes
2009
« 13 a l’ouest » galerie l’Aiguillage, Paris 13
2008
« Super-Héros » Oyonnax 01
2006
La Planck – Galerie Air De Paris
Graphic session - Arts Factory, Espace éof
2005
Low-Fidelity :au Confort-Moderne à Poitiers .
2004
M.Saissi de Chateauneuf-Dadray: La Station, Nice

« SummerShow » Galerie Alain Le Gaillard . exposition de groupe Paris 6
Galerie La Tour – Paris 1er
Exposition de groupe –Ministère de l’Education National
2003
« Pas n’importe ou, juste a coté « Les félicités des beaux-arts de Paris exposent au Couvent des Cordeliers –Paris VI-
F.L.U –Ecole des Beaux –Arts de Belgrade
« Esprits singuliers «  Galerie Art’s Factory –Paris XVIII-
2002
« Saint –Guillaume & Bonaparte « exposition de groupe a la Caisse des Dépôts et Consignations –Paris VI-
2001
«  The Best Of Art’s Factory » -Paris XVIII-
2000
« Eat the Shkoumoon & Cie » Galerie Art’s Factory –Paris XVIII-
1999
« Cheap Art Marquet » Art’s Factory
« Radio Berlin , ici Paris «  Exposition de groupe à Berlin –Allemagne.
« Art’s for Kids «-Art’s Factory –Paris XVIII-
1998
« La figure Humaine » Université D’Evry –91-
Halle saint-Pierre – Paris XVIII-
XVIIé Salon International D’Arts Plastiques de Marne la Vallée -Invitée en tant que jeune espoir 98 –
1997
Galerie Bernanos – Paris V ém-
Exposition de groupe -Galerie Dieleman -Bruxelles –Belgique-
Grands & Jeunes d’aujourd’hui –Quai Branly –Paris VIIe-
« Carnets de Voyages « exposition de groupe à « La Mercerie «  d’André –Paris VIe-
Salon de Mai – Quai Branly - Paris VIIé –
1996
Commande de sculptures, réalisées pour Franck Sorbier, créateur de haute couture–Carrousel du Louvres –Paris



PRIX

2004
Aide individuel a la création (DRAC Ile de France)
2003
Prix «  Maurice Colin-Lefrancq « (Peinture Figurative)

 

BIBLIOGRAPHIE


2010
« BOOKS » N°14 « Le pouvoir de la musique »
Couverture du livre « De la note au cerveau » de Daniel Levitin.
2008
« Trace écart » N°1 et N°2 - revue poétique
2007
« Azart » hors série N°10: La figuration Conceptuelle
2002
« Saint Guillaume & Bonaparte «  Livre illustrant la rencontre des étudiants de Jean–Michel Alberolla et ceux du cycle «  création contemporaine » de Science –Po
2001
« Visions d’Ateliers «  Ouvrage conçu par Giuseppe Penone et ses étudiants
1999
« De toute façon , on est près du bord »
Livret de synthèse des réunions de « l’atelier d’écriture de Pierre Tilman » (1998-1999)


bénéficie du soutien de la DRAC Ile de France